Ne parlons plus de Sport en Entreprise mais de Sport et Entreprise 1/2

Découvrez la 1ère étape  » NE PARLONS PLUS DE « SPORT EN ENTREPRISE » MAIS DE « SPORT ET ENTREPRISE » «  – La 2ème étape, le mercredi 28 septembre 2016.    Ici

 



Depuis la mondialisation, les pratiques managériales RH ont bien évolué… les organisations, les formations, les modes de recrutement… et le sport aussi ! Utilisé comme un outil de management intégré au cadre de travail, son rôle ne se limite plus à cela aujourd’hui. Quelle place a t-il dans l’entreprise actuelle et quelle fonction aura t-il dans celle de demain ?

Nous jugeons qu’il sera … et même est déjà … au cœur des problématiques stratégiques de compétitivité et de pérennité.  L’enjeu est donc d’ancrer le sport dans son business model pour gagner en performances économiques, humaines et territoriales. 

Pour y arriver, il nous paraît indispensable de différencier « sport en entreprise » et « sport et entreprise ». Certes, dans les deux cas, le sport se pratique ou se vit dans le cadre de parcours professionnels. Mais la grande différence réside dans la forme qu’il prend et dans son utilisation. Quand le terme « sport en entreprise » désigne l’ensemble des pratiques sportives et corporelles de bien-être, délibérés ou non, qui ont lieu dans le cadre du travail, le terme « sport et entreprise » définit plus largement le sport comme un levier servant à la stratégie globale d’une structure. 

 


LE « SPORT EN ENTREPRISE », UNE PRISE DE CONSCIENCE NÉCESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE


En ce qui concerne le rapport entre le sport et l’entreprise, la France est partie avec une longueur de retard. Contrairement à celle des États-Unis, notre culture n’associe pas le monde du sport et le monde professionnel. De même, alors que la philosophie confucéenne parle d’alignement entre « le corps, l’âme et l’esprit », notre civilisation fait une distinction hiérarchique entre notre corps, un simple outil, et notre esprit, qu’il faut élever. La première conséquence de cette mentalité se trouve dans l’éducation : aux campus américains où l’on peut pratiquer autant de sports que l’on veut, la France préfère les classes préparatoires ou les cours magistraux.

Nous avons aussi mis du temps à intégrer le sport dans notre vie professionnelle. A part dans quelques grosses entreprises paternalistes, la pratique sportive était réservée au temps libre. Certes, les CE finançaient déjà les activités sportives que les collaborateurs pratiquaient en dehors du lieu et du temps de travail. Mais, c’est surtout le ré-enchantement de l’entreprise des années 1980 qui a poussé les organisations à intégrer la pratique sportive dans leur cadre.

A l’époque, le sport était envisagé comme un moyen d’améliorer la cohésion, la motivation ou la communication dans les équipes. Les « team building » et les stages de découverte de sports extrêmes avaient un but : rapprocher des collaborateurs qui se côtoient tous les jours. L’« incentive » et les infrastructures de sport au sein de l’entreprise étaient « les carottes qui faisaient avancer les collaborateurs ». Les Sportifs de Haut Niveau (SHN) étaient les « messagers » qui transmettaient de manière convaincante les envies et objectifs des dirigeants. Mais, dans tous les cas, l’objectif était de créer rapidement des profits. L’idée d’accompagner le collaborateur dans son cheminement et de l’embarquer dans ses stratégies n’était pas la priorité.

Le tournant a lieu dans les années 1990 avec l’apparition de la « Responsabilité Sociale des Entreprises » (RSE) (1). Certaines organisations considèrent alors que leurs performances humaines et territoriales sont aussi importantes que leurs performances économiques. Dès lors, le sport n’apparaît plus seulement comme un outil que l’on utilise de temps en temps pour augmenter la productivité mais comme un levier améliorant le bien-être et la santé des collaborateurs. Puisque cela nécessite un suivi continuel, elles entreprennent d’intégrer le sport dans des stratégies au service de l’Humain. Nous pouvons dire que c’est la naissance du « Sport et Entreprise ».

 


« SPORT ET ENTREPRISE » AU SERVICE DE L’HUMAIN ET DU COLLECTIF


Ce nouveau paradigme entraine l’utilisation de pratiques sportives innovantes dans certaines entreprises. Ces organisations ont d’abord le mérite de proposer des prestations « santé et bien-être » comme le yoga ou la sophrologie, puis des séances de formations et de coaching dans ce domaine. Mais elles ont du mal à les intégrer sur le long-terme pour promouvoir l’équilibre de vie personnelle et professionnelle de leurs collaborateurs. 

Plus récemment, avec l’avènement du digital et d’organisations comme les startups, de nouvelles possibilités et formes de sport dans l’entreprise apparaissent. Les plateformes de suivi de la santé offrent aux collaborateurs un accompagnement personnalisé de la pratique sportive en entreprise. Elles aident les organisations à prévenir les risques professionnels tout en respectant la vie privée de leur salarié. Quant aux team building, ils deviennent 2.0 (voire 3.0) ; ils motivent les salariés à travers des défis connectés (plateformes, box…). C’est une approche responsabilisante qui implique les salariés, individuellement et collectivement : ils peuvent pratiquer ces activités quand ils le désirent et où ils veulent. Le digital est au service du Collaborateur…

Aujourd’hui, le sport s’ouvre enfin aux PME et ETI. Ce qui était autrefois « la danseuse du président » dans des grands groupes se démocratise ! Des entreprises mettent à disposition des services prépayés santés pour les collaborateurs des organisations partenaires. Une fois qu’elles les ont achetés, par exemple, via une plateforme internet, leurs salariés peuvent les télécharger sur leur mobile et les utiliser auprès de prestataires de sport et santé. Il existe aussi des comités d’entreprise externalisés (2) qui permettent aux collaborateurs de PME de bénéficier de prestations sportives et culturelles financés par leur employeur ainsi que des réductions d’impôt pour les entreprises qui les inciteraient à venir en vélo.

Le cloisonnement et la rigidité des organisations est un des soucis majeurs de la vie professionnelle actuelle. Comment faire en sorte que le dialogue passe entre les différentes entités des entreprises ? La traditionnelle intervention, chère et ponctuelle, du SHN ne suffit plus. Il faut l’intégrer dans une stratégie globale et lui donner du sens. Certaines entreprises ont compris que le sport pouvait aussi être un formidable outil pour faciliter la communication du haut vers le bas ainsi que du bas vers le haut. En plus d’effacer les barrières hiérarchiques, il permet aux collaborateurs de faire remonter leurs idées, de co-construire des projets et de nouvelles formes de management. Quoi de mieux que des ateliers collaboratifs dans un environnement sportif pour embarquer les salariés autour d’un projet d’entreprise libérée, par exemple ? Bien plus performant qu’un simple messager de la direction (ou un mail), le sport est un levier puissant pour embarquer les collaborateurs dans une stratégie … qu’ils ont crée !

Le sport est en effet une expérience collective ! Un exemple suffit à le démontrer. A l’occasion de ses 50 ans, l’entreprise Velux (3) avait l’objectif de mettre en avant leur expertise et certaines de leurs prouesses techniques. Ils ont décidé d’organiser une montée vers le refuge du Goûter (dernier refuge avant le Mont Blanc), que l’entreprise avait équipé. Ce projet sportif a fédéré l’ensemble de l’entreprise, sportifs et non sportifs. En parallèle des « grimpeurs collaborateurs » issus de services différents, les « collaborateurs supporters » ont eux-mêmes proposés des actions (échanges de photos, tapis de course, comptage de pas) pour encourager les alpinistes. L’ascension du Mont Blanc a donc participé à la création d’un esprit d’entreprise rapprochant les directeurs, les cadres et les salariés.

 


L’ABOUTISSEMENT : FAIRE DU SPORT, SA STRATÉGIE SUR L’ENSEMBLE DU PARCOURS PROFESSIONNEL


Certaines entreprises, en avance sur leur temps, nous aident à définir l’utilisation que l’on fera du sport dans l’entreprise de demain. Les fameuses GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) ont été les premières à mettre le digital au service du sport en entreprise et l’inscrire clairement dans leur identité d’entreprise. Aujourd’hui, elles mettent en place des projets avant-gardistes. Google (4) construit des lieux de travail qui sont des véritables espaces de vie. La multinationale du net met à disposition des salles de sport, des vélos mais aussi des salles de jeux (avec des babyfoots, bowling et tables de ping-pong) pour les moins sportifs. Elle intègre tous les collaborateurs, peu importe leur profil, dans leur politique de « Sport et Entreprise ». 

En France aussi, certaines entreprises sortent du lot par leurs idées innovantes. Décathlon, GFI, MAIF… intègrent le sport surl’ensemble du parcours de leurs collaborateurs. La Fondation Décathlon (5), créée en 2005, a pour objectif d’aider les membres de l’entreprise à s’investir dans des projets d’insertion sociale et professionnelle à travers le sport. En plus d’encourager la diversité –qu’elle met, par ailleurs, en place dans ses propres équipes de passionnés, Décathlon œuvre pour le développement personnel de ses salariés et pour leur CV citoyen. C’est par ce type d’actions que les membres de l’enseigne vont pouvoir monter en compétence.

Notre souhait serait que l’ensemble des entreprises se rapproche des exemples cités ci-dessus afin que chacune construise sa stratégie commerciale et sa stratégie RH autour de la pratique sportive et culturelle. Placé au centre du cercle vertueux « business, image, notoriété », le sport permet de fidéliser et d’attirer des clients tout en améliorant les performances internes des équipes. Pour ce qui est des ressources humaines, recruter des futurs collaborateurs qui font du sport (amateur et professionnel) ou qui pratique l’art crée une synergie bénéfique à l’entreprise. En effet, l’expérience du sport sur le terrain et dans des associations (et non en entreprise) permet de mieux se connaître personnellement et donc d’être prêt à travailler dans un collectif. C’est ce que montre l’association Team Jolokia (6) qui met sur un même bateau des personnes totalement différentes mais engagées et qui prouve qu’ils peuvent avoir d’excellents résultats grâce à leur diversité.

Par conséquent, l’objectif final de projets globaux « Sport et Entreprise » est d’embarquer l’ensemble de ses parties prenantes, y compris les collaborateurs – actuels et futurs – et les clients, dans sa stratégie globale. Il peut être résumé par la formule suivante (qui est aussi le slogan de We Sport You) : « Penser Clients, Agir Collaborateurs© ».

 


Sources 
1. Archives ouvertes : Genèse de la responsabilité sociale des entreprise de Yvon Pesqueux
2. CE externalisé du Nouvel Économiste
3. Rencontre Sport et Entreprise du 10 mars 2015 sur la thématique de la marque employeur chez Velux
4. La vie chez Google
5. Rencontre Sport et Entreprise du 29 septembre 2016 sur la thématique du Sport comme un investissement d’avenir avec Decathlon
6. Rencontre Sport et Entreprise du 18 novembre 2015 sur la thématique du Sport & RSE avec la Team Jolokia
Autre : Etude Goodwill 

C’est notre présence sur le terrain depuis plus de 10 ans, l’expérimentation et l’observation que nous en faisons, qui nous ont permis de mettre en avant ces grandes tendances.
=> Retrouvez la Touch’ We Sport You