Découvrez ci-dessous notre article sur la vie des Sportifs de Haut Niveau, précédant celui sur SPORTEKI, plateforme les mettant en relation avec vous, entreprises 1/2
Champions Olympique, Champions du Monde, Recordmen… les exploits des Sportifs de Haut Niveau (SHN) émerveillent, fascinent, galvanisent. Néanmoins, si leurs performances sont suivies avec intérêt par des millions de personnes, ils peuvent tomber bien vite dans l’oubli une fois la compétition terminée ou leur carrière sportive achevée. Certes, les détenteurs de grands palmarès continuent à exister à travers les médias – qui aujourd’hui ne connait pas Zizou, Christine Arron ou bien Laure Manaudou, pour ne citer qu’eux ! Cependant, ils ne sont pas représentatifs du parcours de la majorité des SHN. Beaucoup, à la fin de leur carrière, essaient de s’intégrer sur le marché de l’emploi, de trouver leur voie, de reprendre leurs études… mais avec beaucoup de difficultés. Ainsi la reconversion professionnelle des sportifs peut et se révèle être extrêmement compliquée, bien plus que nous pourrions l’imaginer ! Sans compter qu’ils n’ont pas particulièrement le temps de se reposer : bien que bénéficiant encore du soutien de leurs partenaires et sponsors pour continuer à intervenir dans la sphère sportive, il doivent retrouver un statut de salarié au plus tôt : similairement aux écrivains et artistes, 90% des sportifs de haut niveau ne peuvent vivre de leur sport.
Nous sommes donc partis à la découverte de ce Monde. Marc Davidovici, Président délégué du Club Insep Alumni et ex-international Athlétisme Sprint ainsi que Henri Helal, secrétaire général du Club Insep Alumni et ancien entraineur Aviron et Athlétisme, nous éclairent sur le sujet. Ils vous ferons découvrir, aux côtés de Antoine Deneriaz – Jean-Charles Touabal et Eric Bedetti – ce qui se cache pendant et après la carrière des Sportifs de Haut Niveau Leur parcours de vie est-il aussi rose que vous pourriez le penser ?
1. Qu’est-ce qu’un Sportif de Haut Niveau ?
Peu de sportifs peuvent prétendre au titre de SHN. Pour se faire, ils doivent être inscrits sur la liste de haut niveau du Ministère des Sports et leur discipline doit être reconnue comme étant un sport de haut niveau en répondant à des critères bien définis. La pêche et le darts (lancer de fléchette) sont, par exemple, exclus de cette liste. Ils participent aux compétitions officielles figurant au calendrier des fédérations internationales de sports, conduisant à l’établissement d’un classement mondial de référence. (1)
Ces sportifs sont regroupés en 4 catégories :
- Élite, pour les performances remarquables ou classements significatifs, en individuel ou par équipe
- Sénior, sélectionné pour les compétitions internationales
- Jeune, sélectionné pour les compétitions internationales en fonction de la catégorie d’âge (variant selon les disciplines)
- Reconversion, présentant un projet d’insertion professionnelle après avoir été inscrit pendant 4 ans dans une des catégories précédentes
A noter que les Espoirs, Partenaires d’entraînements et Juges sportifs inscrits sur les listes ministérielles bénéficient d’un statut différent.
En France, sur les 15 millions de sportifs bénéficiant d’une licence, on dénombre seulement 6 000 Sportifs de Haut Niveau. Ce qui, d’un coup, apparaît comme un nombre assez dérisoire ! Moins de 800 d’entre eux sont dans la catégorie Élite et 200 préparent leur reconversion. Cela laisse en moyenne 5 000 sportifs inscrits sur les listes ministérielles prenant part aux compétitions sans être particulièrement sous les feux des projecteurs (2).
Les SHN font partie des individus les plus médiatisés (aux côtés, entre autres, des artistes et des politiciens) et incarnent des valeurs puissantes telles que le dépassement de soi, la persévérance, la combativité, l’esprit d’équipe ou encore le respect de l’adversaire. Ils portent leurs couleurs lors des tournois et leurs réussites ont un fort impact social sur leur pays. Leurs performances rassemblent les foules et invitent à l’échange.
2. Quel est le quotidien du Sportif de Haut Niveau ?
L’emploi du temps d’un sportif de haut niveau varie selon sa discipline, mais la base des programmes est quasiment identique : il s’entraîne deux fois par jour, voire plus quand il est en stage. Entrainements spécifiques et physiques à haute dose s’enchainent avec l’indispensable préparation mentale, le tout complété par « l’entraînement invisible », propre à chaque sportif : récupération passive, soins divers, optimisation de l’alimentation, gestion du repos et de la relaxation, etc. Ils sont encadrés par des équipes mettant en place un réseau de spécialistes pour les entrainer, entourer, soigner … et même les conseiller, trouver des ressources financières, négocier un contrat d’image ou de sponsoring, organiser les déplacements ou encore assurer les relations et activités avec les médias, ce qui est loin d’être la partie la plus facile. C’est un programme extrêmement difficile et pourtant ils s’en accommodent relativement bien, car ils disposent d’une motivation extrême et d’une volonté exceptionnelle, innées selon certains, acquises grâce à un environnement favorable. Il reste néanmoins chargé et lourd. Il faut être adaptable, tout en étant conscient que peu de place est laissée aux activités personnelles et encore moins aux activités professionnelles… malgré toute la volonté qu’ils pourraient avoir.
« Les entrainements de ski étaient particulièrement contraignants en termes de temps, je me retrouvais en déplacement 11 mois sur 12. Le planning pouvait se modifier sans arrêt à cause des conditions météo. Il fallait donc être extrêmement réactif et il n’y avait pas la moindre place pour mener des activités professionnelles. »
Antoine DENERIAZ, entrepreneur et champion olympique de ski alpin 2006
3. Est-il possible de concilier Sport et Études ?
« J’ai toujours tenu compte de ma reconversion professionnelle pendant mon parcours sportif [Fin des années 80, début 90]. Mes journées se composaient généralement d’une formation le matin, suivi d’un entraînement puis une nouvelle formation l’après-midi. Quand bien même, la reconversion a été difficile : il fallait changer de milieu, changer de rythme, transférer l’engouement pour le sport dans une nouvelle activité. »
Jean-Charles TROUABAL, coach certifié HEC et ancien recordman du monde en athlétisme
Le double projet, né en 1978, a permis pendant plus de 20 ans à des générations de sportifs de haut niveau d’accomplir une reconversion exemplaire et même parfois brillante. (3)
Par exemple, le Club Insep Alumni, en partenariat avec la Fondation ADP, soutient chaque année 3 jeunes espoirs engagés dans un double projet (2000€ / 2ans).
Malheureusement, ce n’est pas permis pour tout le monde !
« Le niveau a tellement augmenté qu’on ne peut plus comparer les rythmes d’entrainement actuels avec ceux d’il y a 25 ans, à moins de rester à un niveau départemental. Cela est principalement dû à la surenchère financière et médiatique. Les contraintes varient selon les disciplines et des critères comme le nombre de compétiteurs à travers le monde ou la renommée médiatique, mais il est devenu extrêmement difficile de pratiquer le sport à haut niveau tout en consacrant du temps à ses études. Il convient maintenant de s’entraîner tous les jours au détriment de son avenir professionnel, à moins d’être dans une structure sportive comme l’INSEP et éviter ainsi les temps de déplacements. »
Eric BEDETTI, expert-comptable et ancien sportif de haut niveau en athlétisme.
Bien souvent, quand le SHN perçoit le terme de sa carrière sportive ou quand celle-ci s’interrompt brutalement, il prend conscience de ce nouveau challenge auquel il n’est pas vraiment préparé ; sa méconnaissance des nombreux programmes et dispositifs d’accompagnement existants fait qu’il se retrouve bien souvent déboussolé.
Il faut néanmoins reconnaître qu’au cours des années les programmes permettant de concilier sport et études n’ont cessé de s’améliorer, les écoles et les universités aménageant des formations permettent aux jeunes sportifs de poursuivre leurs objectifs sportifs. Par exemple, la Chaire de l’ESSEC a accueilli : Tony Estanguet, Marie-José Pérec, Antoine Deneriaz ou encore des sportifs qui ont été moins médiatisés comme Camille Pin, Michael Buzaré…
4. Sportif de Haut Niveau, un statut à part entière ?
Il s’apparente moins à un métier qu’à une situation occupée pendant une durée dépassant rarement la quinzaine d’années. A cela s’ajoutent les risques de blessures ou de non-sélections pouvant écourter une carrière de manière abrupte (4).
« Le statut du sportif de haut niveau comme métier ne peut être envisagé que s’il y a une réalité économique. Or, à ce jour, à part les sports d’équipe (football, rugby, basket et un peu le hand-ball –subventionné par les conseils régionaux) je ne vois pas un investisseur (sauf un mécène) mettre de l’argent pour subventionner un groupe, un athlète, etc. ». Eric BEDETTI, expert-comptable et ancien sportif de haut niveau en athlétisme
Régulièrement, les médias reviennent sur la question des salaires des sportifs de haut niveau, réputés exorbitants. Ces cas de figure ne concernent cependant que les athlètes ou équipes Élites, affichant de très larges palmarès ou dominant des disciplines tout particulièrement médiatisées. Dans les faits, près de 90% des sportifs de haut niveau ne parviennent pas à vivre de leur sport et n’ont pas de statut de salariés reconnus, selon des chiffres de 2016 ; en 2013, la Cour des Comptes relevait que 40% d’entre eux gagnaient moins de 500 € par mois. (5)
5. Comment VOUS, entreprises pouvez-vous les aider à anticiper leur reconversion ?
Comme précisé précédemment, les aléas de la compétition et le manque de temps les empêchent de planifier des projets de carrière.
Il existe plusieurs « carrières » après celles de Sportif de Haut Niveau.
Certains ont réussi leur reconversion en restant dans le même secteur. Des anciens sportifs peuvent ainsi s’être retrouvés dans des métiers d’entraineurs (Fabien Galthié, Didier Deschamps) ou encore de journalistes, présentateurs et consultants pour les médias (Céline Géraud, Christian Palka). Certains peuvent occuper des postes au sein de gouvernement, notamment le Ministère des Sports, à l’instar de l’actuelle ministre Laura Flessel.
D’autres trouvent leur place ou se font recruter dans des secteurs comme les ressources humaines, la communication, le management ou encore le commerce. Citons par exemple Edgar Grospiron et Florence Masnada qui sont conférenciers en développement personnel ou encore Thomas Richard, DRH de l’Hôtel Hyatt à Paris-Charles de Gaulle. (6)
Il est également possible de trouver des sportifs créant leurs propres entreprises ou prenant la tête de groupe : ainsi, Alain Bernard et Christine Arron ont chacun monté une agence de coaching personnalisé ; Frank Mesnel et Eric Blanc ont fondé ensemble la marque Eden Park ; Stéphane Caron est directeur exécutif Europe de GL Électrique Finance ; Antoine Deneriaz a créé sa propre marque d’équipement de ski Antoine Deneriaz – Powered by passion ; ou encore Daniel Kurbel, PDG des cosmétiques Polaar et Eric Bedetti, avec son entreprise Censial.
Enfin, certains mettent leur notoriété et leur détermination à contribution pour soutenir des projets et œuvrer activement à la vie citoyenne. Il y a, entre autres, Lilian Thuram créateur de l’association Lilian Thuram-Éducation contre le racisme, Yannick Noah prenant part à diverses associations caritatives et notamment fondateur de Fête le mur contre l’exclusion des jeunes de quartiers défavorisés, Chantal Jouannot qui s’est impliquée politiquement dans les sujets d’écologie et d’environnement, ou encore Aya Cissoko qui milite pour la diversité et l’égalité homme – femme. (7)
Cependant, à ce jour, les sportifs de haut niveau réussissant pleinement leur reconversion sont trop peu nombreux, que ce soit à cause du manque de temps ou de préparation. Certains enchaînent les emplois sans parvenir à se fixer, d’autres font faillite ou se retrouvent au chômage. Dans des cas plus dramatiques, l’arrêt du sport, des entrainements et du rythme maintenus pendant des années les font plonger dans de profondes dépressions, aboutissant parfois à des suicides.
Conscient de cela, VOUS, en tant qu’entreprise, pouvez aller spontanément à leur rencontre et les aider à effectuer la transition entre sport et entreprise, se joindre à leur réseau et échanger avec eux. Nombreux sont les sportifs et les entreprises à s’être rencontrés, à avoir forgé ensemble un projet à long terme mené pas à pas, comme une formidable histoire écrite à plusieurs mains. (8)
6. Pourquoi recruter des Sportifs de Haut Niveau ?
Fort de leurs années d’expérience dans des milieux compétitifs, ils ont construit et optimisé des capacités hors normes tel le dynamisme, la persévérance, la combattivité, l’adaptation, la résistance à la malchance et à l’échec, et s’appuient sur des valeurs véhiculées par la pratique sportive comme le respect, l’entraide et l’écoute, valeurs qu’ils seront à même de transposer dans l’entreprise et à transmettre à leurs collaborateurs.
Leur présence permet aussi de renforcer la communication, que ce soit au niveau interne, externe ou sur la marque employeur) : les relations qu’ils ont tissées ainsi que leur notoriété augmente la visibilité de l’entreprise, et leur facilite également certains contacts. Ils peuvent endosser le rôle d’ambassadeur et apporter une valeur ajoutée dans la relation client. (9)
« Un sportif de haut niveau peut apporter beaucoup à une entreprise, mais doit également correspondre à la demande de celle-ci : l’identité et les connaissances qui sont lui propres ont une grande importance dans le processus de recrutement. Par exemple, la grande force d’un athlète habitué à la compétition par équipe est de pouvoir inspirer les individus et les groupes en créant de l’harmonie, de la synergie. Les mêmes objectifs se retrouvent dans les deux secteurs, il s’agit de guider vers le succès en conciliant équilibre et performance, deux valeurs très ancrées dans le sport. ». Jean-Charles TROUABAL, coach certifié HEC et ancien recordman du monde en athlétisme.
SOURCES
- gouv.fr : Le Sport de Haut Niveau c’est quoi ?
- gouv.fr : Les Chiffres clés du Sport 2017
- gouv.fr : évaluation de la mise en œuvre du double projet des sportifs de haut niveau
- Le Figaro : le Sportif doit penser très tôt à sa retraite
- – Groupe Adecco : Sportifs de Haut Niveau… et après ?
– Celsalab : Jeunes Sportifs de Haut Niveau, Salaire de Bas Niveau - We Sport You : l’importance du dirigeant sportif de haut niveau pour impulser les projets sport entreprise
- France Inter : Sportifs et Engagés : 10 champions sur les terrains et dans la vie civile
- Huffingtonpost : la reconversion commence avec la carrière sportive
- We Sport You : Et si vos collaborateurs étaient vos intervenants « sport & entreprise »
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